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Rencontre avec la ministre Blanchette Vézina

« On est en droit de se demander si la bonne personne est à la bonne place » - Yanick Baillargeon

Vincent Pagé
Le 10 octobre 2024 — Modifié à 12 h 00 min le 10 octobre 2024
Par Vincent Pagé - Journaliste

Le préfet de la MRC Domaine-du-Roy et président d’Alliance forêt boréale (AFB), Yanick Baillargeon, se montre très inquiet pour l’avenir de la filière forestière. Il ne mâche pas ses mots sur l’absence d’orientations claires de la ministre des Ressources naturelles et de la Forêt. L’élu interpelle le premier ministre François Legault pour faire bouger les choses. 

« Essentiellement, la ministre nous a dit de lui envoyer nos propositions. Ça fait deux ans que tout ce qu’on fait, c’est d’envoyer des propositions, produire des documents et faire de la concertation. Malgré tout ça, la ministre n’a encore rien à nous donner. On est en droit de se demander si c’est la bonne personne qui est à la bonne place. Si j’étais du côté de la filière forestière, je serais très inquiet de ce qui s’en vient », lance le président de l’AFB, Yanick Baillargeon.

Ce dernier remet également en question les intentions du premier ministre François Legault.

« Le premier ministre dit toujours que son gouvernement est un gouvernement des régions et que nous sommes une priorité, mais depuis qu’il est en poste, il n’a jamais mentionné le mot forêt. Le Québec, c’est 50% de couvert forestier. »

Aucune réponse

En amont de leur rencontre avec la ministre, les représentants de la coalition ont demandé les orientations de la ministre pour le nouveau régime forestier, le calendrier de travail en lien avec le dépôt de celui-ci ainsi que les mesures à court terme qui seraient mises en place pour supporter la filière forestière. 

« Malheureusement, pour chacune des questions que nous avions envoyées préalablement, la ministre n’avait aucune réponse claire à nous donner. Elle dit vouloir déposer ses orientations cet automne, sans préciser de date. Nous n’avons également eu aucune promesse au niveau des échéanciers pour le dépôt. Pour ce qui est des mesures transitoires pour soutenir la filière forestière, la ministre nous a dit être en communication avec d’autres ministères. »

Prévisibilité

Selon Yanick Baillargeon, le régime forestier en place n’a jamais livré les promesses qui étaient attendues par le milieu forestier en termes de prévisibilité.

« Le régime forestier actuel n’a jamais été adapté à l’industrie forestière. Lors de son adoption en 2013, l’objectif était de contrer la surtaxation américaine et de s’assurer que le bois soit vendu à sa valeur marchande. Il devait aussi apporter de la flexibilité et de la prévisibilité aux entreprises. Présentement, ce n’est pas le cas », affirme Yanick Baillargeon.

Justement, pour le milieu forestier, la prévisibilité représente l’enjeu principal du nouveau régime forestier. Avec l’état du marché actuel et le manque de réponses du gouvernement, l’avenir des entreprises forestières est très difficile à prévoir.

« Actuellement, les entreprises ont beaucoup de difficulté à prévoir deux ou trois ans d’avance. Si on regarde du côté de l’Ontario, la plupart des entreprises forestières ont 10 ans de prévisibilité. C’est beaucoup plus facile d’affronter le futur lorsque tu es bien organisé. Si on ne sait pas où on s’en va demain matin, c’est difficile de prévoir 5 ans d’avance », conclut Yanick Baillargeon.

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