Saint-Bruno passe à l’étape suivante dans le dossier de l’immeuble Le Brunois et de la location illégale de ses logements. Estimant que le bâtiment n’est pas sécuritaire en raison de sa dégradation, la municipalité lance des procédures judiciaires visant à forcer l’évacuation des locataires.
La municipalité déposera une demande d’injonction interlocutoire permanente à cet effet d’ici la fin de la semaine à la Cour supérieure du Québec. On souhaite ainsi obliger le propriétaire de l’immeuble, le chirurgien-dentiste Guillaume Goulet, à faire évacuer le bâtiment en attendant que les travaux demandés y soient réalisés.
Guillaume Goulet a fait l’acquisition du bâtiment à l’hiver 2024, soit quelques mois après que le CIUSSS eut forcé l’évacuation des bénéficiaires de la résidence privée aînée (RPA) qui s’y trouvait jusque-là. La RPA avait ensuite annoncé sa fermeture définitive, ce qui a permis au propriétaire actuel d’acheter le bâtiment pour en faire un immeuble à logements.
Mais dès l’achat, Saint-Bruno a demandé au propriétaire de fournir un plan d’architecte indiquant tous les travaux devant être effectués afin de rendre le bâtiment conforme aux normes et qu’il soit ainsi de nouveau habitable. Les interventions requises n’ont toujours pas encore été effectuées, indique Philippe Lusinchi, urbaniste pour la Ville de Saint-Bruno.
C’est donc en l’absence de l’autorisation de la Ville, et donc illégalement, que Guillaume Goulet s’adonne à la location de logements depuis près d’un an.
Selon Philippe Lusinchi, Saint-Bruno tente de trouver une entente à l’amiable avec le propriétaire depuis février 2024. « Mais depuis un mois, dit-il, c’est clair qu’on n’y arrivera pas. C’est pour ça qu’on s’adresse maintenant à un juge. »
Le Brunois compterait un peu plus de 20 appartements et hébergerait une quinzaine de personnes selon la municipalité.
Un bâtiment vétuste
Avant de demander l’évacuation du Brunois en 2023, plusieurs experts s’étaient rendus sur place afin d’évaluer l’état du bâtiment. Selon les rapports qui en ont découlé, la présence de moisissure avait notamment été constatée, ce qu’un locataire interrogé par le journal Le Lac-St-Jean a d’ailleurs confirmé sous le couvert de l’anonymat en septembre dernier.
« La bâtisse a vraiment besoin d’amour. Il y a de la moisissure à plusieurs endroits », avait-il dit, ajoutant que les balcons représentaient également un danger.
Pour sa part, Philippe Lusinchi affirme avoir « de bonnes raisons de croire que le bâtiment a perdu plus de la moitié de sa valeur en raison de son état ».