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Ils poursuivent une tradition ancrée dans notre histoire

Être trappeurs en 2025, une histoire de passion

Jean-François Desbiens
Le 22 janvier 2025 — Modifié à 19 h 00 min le 22 janvier 2025
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Les trappeurs sont toujours très actifs pour piéger des animaux à fourrure à travers la région. Ils sont moins nombreux depuis quelques années et cette activité est moins lucrative qu’avant, mais ils se décrivent comme des passionnés qui adorent poursuivre une tradition ancrée dans notre histoire.

C’est ce qu’on a pu constater lors de leur rencontre annuelle avec des acheteurs à l'Hôtel Delta de Jonquière le 12 janvier dernier.

Venus d’un peu partout au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils se sont présentés en grand nombre avec chacun des sacs contenant leurs plus belles prises.

« Il y a 10 ans, précise le président de leur association Dominick Simard, on avait de 250 à 300 membres. On en avait plus de 200 avant la pandémie et on était environ 150 l’an passé. On espère vendre des cartes pour en avoir 200 cette année. Beaucoup ont abandonné le métier et la moyenne d’âge de nos membres est élevée. La nouvelle génération, c’est dur de les fidéliser. »

Des prix en chute libre

Les prix offerts pour les fourrures sont aussi en chute libre sur le marché, souligne quant à lui Alain St-Gelais. Le trappeur de Girardville de 63 ans se targue d’avoir attrapé son premier renard à l’âge de 12 ans.

« Ce n’est pas payant! Les prix ne sont pas terribles. Une peau de lynx, ça valait environ 1400$ dans les années 80. Aujourd’hui, si on a 80 ou 100$, on est content. Je continue, parce c’est une passion. Je fais ça pour m’amuser. Je fais surtout de la déprédation en diminuant le nombre d’animaux nuisibles comme les castors ou le coyote. »

Pour tenter d’obtenir le meilleur prix pour ses prises, Alain St-Gelais a vendu ses fourrures à une firme située en Ontario qui avait un représentant sur place pour ensuite les offrir aux enchères lors d’encans internationaux. Guy Gilbert, un autre trappeur depuis une trentaine d’années dans le secteur Roberval cette fois, en dispose de la même manière.

Des acheteurs venus de partout

« Il y a des acheteurs venus de partout, du Japon, de la Russie, des États-Unis et de la Suède notamment. Quand les peaux sont bien préparées et de bonne qualité, on en tire un meilleur prix. »

Le piégeage sélectif, c’est donc surtout une affaire de passion, insiste Dominick Simard, lui-même trappeur depuis environ 25 ans.

« On aime ça! On est dans le bois et c’est calme. J’ai un territoire réservé dans la réserve faunique des Laurentides où il y en a plus de 150 et j’ai le sourire. Je le fais avec mes enfants de temps en temps. Ce n’est pas pour l’argent. Ce sont des dollars de bonheur dans lesquels j’investis. Je capture notamment du loup, du lynx et des écureuils roux. Et quand je piège accidentellement des espèces protégées, je les déclare et les remets aux agents de la faune. »

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