Vendredi, 26 avril 2024

Chroniques

Temps de lecture : 1 min 43 s

« Je suis une journaliste, je suis une femme, mais je ne suis pas une poupée »

Le 10 mai 2019 — Modifié à 14 h 52 min le 10 mai 2019
Par Isabelle Tremblay

À l’ère des réseaux sociaux, de plus en plus de gens se cachent derrière leur clavier se permettent d’écrire des propos qui vont beaucoup trop loin. D’autres personnes à la quête de leur moment de gloire font preuve de comportements dégradants lorsqu’ils croisent des journalistes féminines.

Devant le phénomène Fuck her right in the pussy, qui signifie « la baiser droit dans la chatte » et la propagation de messages à caractère sexuel, notre message est clair. En tant que journalistes, nous ne sommes pas des poupées et nous voulons exercer notre métier avec respect.

Par l’entremise de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), section Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous avons lancé la campagne #pasunepoupée le 1er mai à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et de la Semaine de la presse et des médias.

Produite par Les Films de La Baie et le réalisateur Philippe Belley, la vidéo est disponible sur la page Facebook de la FPJQ.

Dans le vif du sujet!

Je pratique le métier de journaliste depuis 1996. Depuis quelques années, certains hommes n’ont aucun scrupule. Des tranches de vie, ça vous intéresse?

Lorsque je travaillais à TVA, je faisais des interventions à la télé devant l’usine almatoise de Produits forestiers Résolu. Je portais un manteau et un foulard. Croyez-le ou non, un téléspectateur m’a écrit sur mon Messenger personnel en me disant que je portais telle grandeur de soutien-gorge. Je venais tout juste de faire une intervention en direct sur les ondes du réseau LCN. J’ai été abasourdie !

À l’instar de certaines collègues féminines, j’ai aussi reçu des images de pénis, d’hommes en petites culottes « souillées » et des messages à connotation sexuelle via les réseaux sociaux. Je me souviens avoir reçu des commentaires plutôt « machos » de la part d’un élu au sujet de la robe que je portais. C’était en pleine conférence de presse. Une autre fois, on m’a demandé d’être « fine, fine, fine », en échange d’un scoop.

J’ai reçu des lettres d’amour, dont deux écrites à la main de la part d’un homme, qui a opté pour une approche polie et respectueuse. Il m’a fait livrer des fleurs au travail. Des chocolats aussi. Et puis il m’a envoyé des billets de spectacle par la suite. Je n’ai jamais donné suite à ses envois.

En tant que journaliste, je trouve dégradant d’avoir eu à vivre ce genre de harcèlement. C’est pour cette raison que j’adhère complètement à cette démarche et que je joins ma voix à celles de mes collègues pour lancer un message fort.

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