Vendredi, 26 avril 2024

Économie

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Déconfinement : Un départ lent pour les commerces d’Alma

Le 29 mai 2020 — Modifié à 14 h 54 min le 29 mai 2020
Par Julien B. Gauthier

La plupart des commerces d’Alma ont beau avoir repris du service depuis le 4 mai, les affaires roulent plutôt au ralenti. En plus d’avoir à appliquer des mesures sanitaires et de limiter le nombre de clients en magasin, certains ont même dû se réinventer.

Pour l’agence de voyage Michel Barette, la crise a été un important électrochoc. Sa mission même est remise en question, tant et aussi longtemps que les voyages à l’extérieur du pays seront interdits.

Maintenant, sa propriétaire Suzanne Thibeault se tourne vers les voyages intra-Québec, ce qui représente en temps normal à peine 10 % de ses activités, le reste étant consacré aux voyages ailleurs dans le monde.

« En ce moment, nous organisons des voyages à vélo autour du Lac. C’est certain qu’on a été les premiers touchés et on va être les derniers à rouvrir. On a été touchés en plein cœur », explique-t-elle.

Retard important à rattraper

Du côté de la boutique Le Mercier qui située au centre-ville, un important retard est à rattraper.

« On n’a pas les chiffres d’affaire des autres années, c’est certain. Les mois de mars, d’avril et mai sont normalement de très gros mois chez les hommes au niveau des mariages, des bals de graduation. Les pertes ont été énormes », constate Réjean Baribeau, gérant de la boutique.

Les clients avaient surtout l’habitude de visiter le commerce par l’entrée intérieure, située dans le mail de la Plaza d’Alma. Ce faisant, ils ne sont pas au rendez-vous.

« Le fait que le mail soit fermé, ça limite le nombre de clients. Ce n’est pas tout le monde qui sait que nous avons une entrée extérieure », se désole-t-il.

Cependant, il y a de l’espoir. Selon son expérience dans le domaine, les hommes achètent surtout leurs vêtements à l’arrivée de l’été.

« Chez l’homme, tant qu’il fait froid, il n’achète pas. Quand il fait chaud, il réalise qu’il n’a plus de shorts ou de chemises », a-t-il constaté avec les années.

Perte d’une ligne de vélo

Partout au Québec, voire dans le monde, le vélo vit une hausse importante de popularité. Bon nombre de boutiques font des affaires d’or, si bien qu’une pénurie est à venir. Tous n’ont pas cette chance.

Michel Simard, propriétaire de vélo SIMCO, a perdu une ligne complète de vélo européenne qui a décidé d’annuler sa collection 2020 en raison de la pandémie. Cette ligne proposait des modèles allant de 500 $ à 2000 $.

« Pour mes amis qui sont dans le domaine, c’est une saison miraculeuse. Ils n’ont jamais vendu autant de vélos

Commerces imaginatifs : La Chambre de commerce et la SDC se disent fières

Les commerces ont fait preuve d’imagination, comme en peut témoigner cette terrasse à la Place Cogeco, qui permet au salon de coiffure Alégria, normalement situé dans le mail, de continuer d’opérer.(Photo Trium Médias – Julien B. Gauthier)

Malgré tout, la Chambre de commerce et d'industrie Lac-Saint-Jean-Est et la Société de Développement Commercial (SDC) du centre-ville d'Alma se disent impressionnées de la résilience, de l’entraide et du caractère imaginatif des entreprises pour se relever de la crise.

« Je suis très fière. Les entreprises ont fait preuve de beaucoup d’innovation pendant la crise, constate Bianca Tremblay, présidente de la Chambre de commerce. Quand une entreprise innovait pour continuer à vendre, les autres partageaient et suivaient. Ils s’inspirent mutuellement. »

Celle-ci souligne notamment les ouvertures mises en place par la Plaza 2 d’Alma qui permettent à des entreprises se situant dans le mail de continuer à opérer.

Joanie Racine, coordonnatrice de la SDC abonde dans le même sens.

« Plusieurs ont été imaginatifs. On a des nouvelles portes qui donnent directement sur la Place Cogeco. Je pense aux boutiques Gagnon & Gagnon et Alégria qui peuvent atteindre la clientèle selon les normes. »

Un grand soulagement

La réouverture des commerces locaux dans une moindre mesure a été un grand soulagement. Ces derniers étaient pénalisés par les grandes chaînes tels que les Wal-Mart ou les Canadian Tire, qui continuaient à vendre les mêmes produits.

Néanmoins, du chemin reste à faire. Bianca Tremblay estime que les commerces situés dans les centres commerciaux devraient ouvrir eux aussi, le tout dans le respect des normes sanitaires.

« Il va falloir qu’il y ait ouverture des commerces dans les centres commerciaux. Eux aussi devraient avoir le droit de rouvrir et d’aller chercher un chiffre d’affaires qu’ils ont perdu », affirme-t-elle.

Impatience

Une certaine impatience se fait également ressentir du côté des restaurants et bars qui eux, ont développé le service à apporter. Même si la population est au rendez-vous, les recettes associées au « take-out » sont loin d’être des revenus de salle à manger.

« Le take-out est une belle alternative, mais honnêtement, ça ne leur permet que de survivre », a conclu Joanie Racine.

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