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C MAX: les entreprises invitées à regarder dans leur propre région

Le 23 août 2011 — Modifié à 00 h 00 min le 23 août 2011
Par Karine Desrosiers

Si le Plan Nord du gouvernement du Québec fait miroiter quelque 80 milliards d’investissements sur 25 ans, Jean-Lin Otis, conseiller en développement au Comité de maximisation Saguenay—Lac-Saint-Jean (C MAX) invite les entrepreneurs d’ici à bien regarder ce qui se fait et ce qui s’en vient en terme de contrats au Saguenay—Lac-Saint-Jean car ce sont des centaines et des centaines de millions de dollars qui seront à portée de main au cours des prochains mois et années.

Le Comité de maximisation des retombées économiques régionales est devenu une organisation permanente suite à une résolution du conseil d’administration de la Conférence régionale des élus, le 13 septembre 2005.

Jean-Lin Otis a donc un mandat très précis: maximiser les retombées économiques des grands projets de développement et créer les conditions optimales entre les grands réseaux d’achats et les fournisseurs régionaux pour faciliter l’obtention de contrats.

« On ne revendique pas l’obtention de contrats. On démontre simplement le potentiel entrepreneurial qu’il y a dans la région et la capacité de nos entreprises de réaliser ces contrats », lance d’un trait Jean-Lin Otis lors d’un entretien à son bureau almatois pour parler des grands enjeux économiques des prochaines années.

Jean-Lin Otis est donc branché sur tout ce qui se fait et à peu près tous les appels d’offres émanant des grands donneurs de contrats.

Son travail repose donc sur quatre grands axes, soit la vigie des appels d’offres, l’analyse de ces contrats potentiels, leur diffusion auprès des entreprises ciblées et un suivi des dossiers.

Il a donc développé tout une interface de communication, bâti un logiciel de recherche et de classification, accentué le travail via les réseaux sociaux et mis en place son propre site Internet. Il offre un support à l’accréditation des entreprises auprès des donneurs d’ordre, assure leur inscription sur la liste des fournisseurs, élabore des bottins de la sous-traitance et offre un support sur le fonctionnement et les méthodes de travail des donneurs d’ordre.

Contrat régionaux

Avant de regarder ailleurs, le conseiller en développement regarde ce qui se passe dans la région car les entreprises minimisent leurs dépenses quand elles réalisent leurs contrast ici, avec tous les avantages pour limiter les déplacements des travailleurs.

En faisant une tournée rapide des projets à venir dans la région, Jean-Lin Otis nomme de mémoire les principaux.

— Le Centre de détention de Roberval, au coût de 107 M $ devrait offrir des sous-contrats intéressants dans la région;

— Rio Tinto Alcan : la modernisation de la Centrale de Shipshaw est déjà acquise à l’entreprise almatoise Nordex. Le projet de l’aluminerie AP-60, au coût de 750 M $ devrait générer des retombées d’au moins 352 M $ dans la région et tout laisse croire que les phases II et III suivront à brève échéance. À cela s’ajoute le projet en gestation de la phase II de l’aluminerie Alma;

— Niobec injectera plusieurs dizaines de millions $ pour agrandir sa mine à St-Honoré;

— Le projet éolien de la Rivière du Moulin démarrera en 2013. Il s’agit d’un projet de 800 M $, à cheval sur les régions de Charlevoix et Saguenay;

— La ligne Chamouchouane— Bout de l’Île, pour sécuriser l’approvisionnement en électricité de la couronne de Montréal, au coût de 835 M $, passera en large partie dans la région;

— les projets d’infrastructures gouvernementales;

— Le projet de la mini-centrale sur la 11e chute et Val-Jalbert.

« Ce sont là tous des projets majeurs offrant un très forts potentiel. Ça va prendre des routes d’accès, de l’excavation, des coffrages, du bétonnage, l’établissement de chantiers (repas et hébergement), etc… À court terme, le taux de chômage est très bas dans le domaine de la construction et il va le demeurer. On est capables d’aller chercher notre potentiel et encore plus », soutient Jean-Lin Otis

Ce dernier rappelle que tous les services du C MAX sont gratuits et s’adressent notamment aux entrepreneurs qui se retrouvent dans la strate du milieu de l’économie. Ces entreprises n’ont pas nécessairement les ressources humaines pour surveiller ce qui se passe en amont des grands projets.

Le C MAX est donc leurs yeux et leurs oreilles et Jean-Lin Otis s’assure que l’information circule bien dans le milieu et que nos entreprises en profitent.

À ce sujet, il donne deux exemples. Pour la construction de l’axe routier 73/175, le travail du C MAX a fait en sorte que 65 % des contrats ont été obtenus par des entreprises de la région et que la main-d’œuvre sur ce chantier était majoritairement régionale.

Autre bel exemple, pour le projet de la Centrale Eastmain 1-A et la dérivation de la rivière Rupert, plus de 388 millions $ en contrats octroyés ont été remportés par des entreprises de la région.

Plan Nord: de formidables opportunités d’affaires

Jean-Lin Otis est persuadé que le Plan Nord génèrera les 80 milliards $ d’investissements promis en 25 ans. Les entrepreneurs de la région qui ont développé de fortes expertises pourront très certainement participer à ce boum économique.

Notamment, le complexe hydroélectrique de la Romaine, sur la Côte-Nord représente à lui seul un projet de 6,5 milliards $ sur 10 ans pour quatre barrages et un montant additionnel de 1,5 milliard $ pour la ligne de transport.

À ce projet s’ajoute les intentions annoncées d’Arcelormital (2,1 Milliards $), Cliffs (650 M $), Rio Tinto fer et titane (600 M $) et Alcoa Baie Comeau (1,2 Milliard $).

Selon Jean-Lin Otis, tous ces projets demanderont des travaux spécifiques pour le déboisement, les routes d’accès, l’excavation, les campements de chantier, les coffrages et le bétonnage, etc…

Déjà, plusieurs entrepreneurs de la région sont accrédités auprès des grandes entreprises qui réaliseront ces travaux et le conseiller économique entend seconder toute entreprise susceptible de vouloir travailler dans le Nord.

Naturellement, la vigie de contrats et d’appels d’offres générera un nombre élevé de communications avec les entreprises de la région.

Déjà, Jean-Lin Otis a établi de solides contacts avec les gens de la Côte-Nord et il entend faire jouer la carte de l’expertise et de la bonne réputation des entrepreneurs locaux pour les aider à accéder à cette manne au cours des prochaines années.

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