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Jean-François Morency témoigne: « J’ai fait mon travail, il en a profité, il m’a gratifié et je l’ai accepté… »

Le 03 novembre 2011 — Modifié à 00 h 00 min le 03 novembre 2011
Par Karine Desrosiers

Jean-François Morency a lâché un gros morceau devant le juge Alain Morand ce matin alors qu’il était appelé dans la boîte des témoins par son avocat Me Jean-Marc Fradette. En apport avec le dossier de Pierre Deschênes, il jure solennellement qu’il n’a jamais orchestré le fait que le dossier passe date et que les charges soient abandonnées. Il reconnait ouvertement avoir commis l’erreur de sa vie qu’il a lui-même résumée en une petite phrase : « J’ai fait mon travail, il en a profité, il m’a gratifié et je l’ai accepté… »

Le procès à été ajourné à 12 h 15 et reprendra à 14 h. À 10 h 45, après un bref ajournement, Jean-François Morency a été appelé à la barre pour un long interrogatoire de son avocat menant vers les événements se rapportant au dossier de Pierre Deschênes

La carrière de Morency a été passée au peigne fin de même que sa relation avec Pierre Deschênes qu’il qualifie plus de « connaissance » que d’ami. Sur ce point, dans l’exposé conjoint des faits accepté par les deux parties et présenté en cour hier, il reconnaissait que lui et Pierre Deschênes étaient des amis de longue date.

Il ne comprend pas

Avant cet épisode du témoignage de Jean-François Morency, le Tribunal a complété l’écoute des extraits de la vidéo de l’interrogatoire de Jean-François Morency, réalisée le soir du 22 mai 2008, soit après son arrestation.

Le policier-enquêteur Pierre Caire le pousse alors dans ses derniers retranchements en lui présentant un après l’autre les éléments menant à son arrestation.

Sur la vidéo, on réalise la stupéfaction de Jean-François Morency quand il apprend qu’il avait été piégé par une agente d’infiltration de la Sûreté du Québec, la dénommée Johanne qui est allée le rencontrer à la suggestion de Pierre Deschênes pour régler son petit problème (conduite en état d’ébriété).

Cette même Johanne a remis 2000 $ en coupures de 100 $ à Jean-François Morency, argent qu’il a mis dans une enveloppe puis dans le tiroir de son bureau.

Après avoir refusé de continuer à répondre aux questions, devant les preuves, il indique alors aux policiers à quel endroit, dans la garde-robe de la chambre des maîtres de sa résidence, ils trouveront l’enveloppe en question dans la poche d’un veston.

Tout en acceptant d’accompagner les policiers pour récupérer cette enveloppe, il s’inquiète des effets sur sa famille que ce dossier provoquera.

C’est une erreur

À plusieurs occasions, Jean-François Morency a qualifié « d’erreur », le geste qu’il a posé en acceptant d’abord de la part de Pierre Deschênes une gratification en argent (entre 5000 $ et 6000 $).

« C’est une erreur que je ne me pardonnerai jamais. Je n’aurais pas du le faire. Même aujourd’hui, je ne suis pas capable de comprendre. J’ai failli à ma tâche… Ça n’aurait jamais du arriver dans la position où j’étais… je m’en excuse auprès de mes confrères. J’en paye le prix et je vais vivre avec toute ma vie », a-t-il lancé la voix pleine d’émotion.

Cette gratification, Jean-François Morency l’a acceptée vers juillet 2004 et il n’en a parlé à absolument personne, même sa conjointe.

Quand l’agente d’infiltration, Johanne, s’est présentée dans son bureau à la demande de Pierre Deschênes, la hantise s’est emparé de lui, mais il se sentait coincé et ne pouvait plus reculer.

Il avait même peur que la femme en question qui savait pour l’histoire de la gratification aille le dénoncer à la Sûreté du Québec.

Il a même songé à un certain moment d’en faire part et de tout raconter à son supérieur, Me Denis Dionne, alors responsable des procureurs pour la région. Il s’est cependant ravisé.

Tout en acceptant le montant de 2000 $ que l’agente d’infiltration insistait qu’il prenne, Jean-François Morency a quand même porté des accusations dans ce dossier.

Quant à l’argent en question, il avoue qu’il avait l’intention de remettre cet argent à l’avocat qui défendrait Madame devant le tribunal.

Le procès reprend à 14 h, ce jeudi, avec le contre interrogatoire de la Couronne.

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Journal Le Lac-Saint-Jean

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