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NORD-Bio : L’Écomarché de la coopérative en plein foisonnement

Janick Émond
Le 18 octobre 2019 — Modifié à 13 h 20 min le 18 octobre 2019
Par Janick Émond - Journaliste

Relancé pour une 5e année au début du mois d’octobre, l’Écomarché de NORD-Bio est en plein essor avec plus de 250 clients. Alors que la coopérative comptait environ 25 membres l’an dernier, ils sont tout près de 40 producteurs à fournir l’Écomarché.

« L’objectif, c’est d’atteindre la marge des 50 producteurs membres lors de notre prochaine assemblée au mois d’avril prochain », lance le président de NORD-Bio, Réjean Côté, confiant d’atteindre cette marque.

De plus, les points de chute de l’Écomarché commencent à se multiplier dans la région. Le premier se trouve au centre-ville d’Alma, près de la scène Cogeco à la Plaza et s’est ajouté des points de service à Jonquière et Chicoutimi.

« Les gens d’Alma et des environs viennent directement ici pour chercher leurs commandes les jeudis après-midi. Par contre, les jeudis matin, nous avons également un camion qui part d’ici et va porter des commandes au Soleil Le Vent à Jonquière ainsi que chez Bizz alimentation saine à Chicoutimi », explique-t-il.

D’autres endroits pour accueillir de nouveaux points de chute sont présentement étudiés et évalués.

« On aimerait bien s’installer dans le haut du Lac-Saint-Jean et possiblement dans le secteur d’Arvida. Par contre, c’est encore prématuré, nous ne faisons qu’explorer ces options pour l’instant. »

L’Écomarché, ça mange quoi en hiver ?

L’Écomarché, c’est un marché en ligne où l’on retrouve des produits biologiques, tels que des produits laitiers, des légumes ou encore des produits transformés.

Entre le vendredi et le lundi, les clients peuvent y faire leurs achats et le jeudi en après-midi, ils se rendent à l’un des points de chute pour y récupérer leur commande.

La particularité de cette boutique, c’est qu’elle n’est active qu’en hiver.

« Nous commençons en octobre et nous terminons au mois de juin. On fonctionne ainsi parce que l’été, des marchés publics, il y en a des tonnes. Cependant, en hiver, on s’est rendu compte qu’il n’y avait à peu près rien et qu’il y avait quand même de la demande », explique la coordonnatrice de la coop, Maryse Fortin.

L’Écomarché est également de plus en plus populaire. Au total, Réjean et Maryse comptent environ 250 clients réguliers.

Se démarquer globalement grâce au bio

Le président de l’UPA Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mario Théberge croit énormément au potentiel du biologique.

Si l’Écomarché fonctionne bien, ce n’est pas dû au hasard. Dans la région, et même ailleurs dans le monde, il est remarqué que de plus en plus de consommateurs se tournent vers les produits biologiques. Une opportunité à ne pas manquer.

D’ailleurs, c’est vers ce type de marché que le Saguenay-Lac-Saint-Jean doit se diriger s’il espère tirer son épingle du jeu, avance le président de l’UPA régionale, Mario Théberge.

« Si on produit du lait pour du lait, ou du grain pour du grain, ça va être difficile de compétitionner contre les produits d’ailleurs dans le monde. Il y aura toujours une autre région du globe qui va pouvoir produire selon d’autres normes et à moindre coût que nous. Ce n’est pas un combat à armes égales », mentionne-t-il.

Il ajoute qu’il faut que les produits d’ici doivent se démarquer grâce à une valeur ajoutée et que celle du bio en est une bonne.

« Si une appellation spéciale comme bio ou boréale peut nous aider à ce que tout le monde en sorte gagnant, tant mieux! »

Du bio d’ici, pour les gens d’ici

Questionné à savoir si le bio est réellement une bonne alternative pour percer le marché international, le président de la coopérative NORD-Bio, Réjean Côté, est catégorique, il ne veut pas de l’international.

« Ce n’est pas ça qu’on cherche, nous, les producteurs bios. On veut que le marché international reste chez eux. Ils arrivent ici avec des prix très bas, avec des connotations bios, mais leurs normes sont tellement différentes, que ça ne se vaut même pas. Nous, nous sommes motivés par nos convictions », dit-il.

Il poursuit en soulignant qu’il y en a quand même quelques producteurs qui exportent, mais majoritairement, pour écouler des surplus.

« Pourquoi vouloir percer l’international plutôt que notre propre marché local ?», lance la coordonnatrice de la coop, Maryse Fortin.

Vers une transition 100 % bio ?

De nombreux légumes sont disponibles sur l’Écomarché.

La région se démarque bien quant à son nombre d’entreprises biologiques certifiées. On en dénombre pas moins de 245 sur le territoire, selon les statistiques de Portail BIOQuébec. De plus, neuf autres entreprises sont précertifiées bio et plusieurs autres sont en voie de le devenir.@

Toutefois, ce n’est pas demain que la région deviendra 100 % bio.

« Il y a une éducation sociale à faire entre les producteurs pour tendre vers ça. Si on met nos infrastructures comme Agrinova et la Ferme de recherches à Normandin en ce sens-là, qui pousserait vers le bio avec des formations adaptées, ça aiderait les prochaines générations à franchir le pas », explique Mario Théberge.

Également, avec les connaissances acquises par les producteurs biologiques de longue date, plus de 40 ans d’expérience pour la famille Bouchard de Saint-Félicien, le président de l’UPA croit que des pas de géants seraient faits pour une transition vers le bio.

Selon plusieurs, une région 100 % bio pourrait arriver, mais pas avant 2050.

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