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Travail de rue d’Alma : Toujours présent lors de la pandémie

Le 03 juillet 2020 — Modifié à 14 h 01 min le 03 juillet 2020
Par Julien B. Gauthier

« Notre travail est d’assurer une présence dans le milieu, nous avons donc dû adapter nos activités pour demeurer présents. »

Le directeur général du service de travail de rue d’Alma, Guillaume Bégin affirme que son équipe est demeurée en action malgré la pandémie et la quarantaine.

La façon de travailler a quelque peu changé, mais l’ensemble des activités ont été poursuivies. Par exemple, les tournées de repérage ont continué afin d’aller vers les gens aux besoins les plus criants.

« Même si tout était fermé, on s’imaginait qu’il allait y avoir du monde qui allait se retrouver dehors quand même, comme des personnes en situation d’itinérance. On se devait d’être là pour eux. »

De plus, Guillaume ajoute qu’étant donné le confinement, il était d’autant plus nécessaire d’assurer une présence sur le terrain.

« Après quelques semaines, on se disait que ça allait peut-être éclater dans des ménages, donc on voulait être sur le terrain pour récupérer des situations. »

L’équipe de travail de rue avait établi un calendrier afin de faire deux ou trois tournées par jour.

Détresse

Lors du plus fort de la pandémie dans la région, l’équipe de travail de rue a reçu un volume d’appels de gens en détresse plus élevé qu’à l’habitude.

« On a effectivement eu plus d’appels, mais d’un autre côté, il y a eu une diminution de nos services et de notre présence sur le terrain. Est-ce que ça se balance au final ? Peut-être bien, je ne pourrais dire.»

Continuité des services

Plusieurs autres services offerts par l’équipe de travail de rue d’Alma ont été adaptés afin d’être maintenus lors de la pandémie.

Entre autres, la distribution de matériel de prévention s’est poursuivie. Cependant, les livraisons étaient moins fréquentes, mais plus conséquentes.

« On a, en temps normal, un dépannage d’urgence. Nous ne sommes pas un service de dépannage alimentaire, on fait affaire avec ces services. Là, on l’a bonifié, on y allait plus largement. Une personne qui avait besoin d’une chose en particulier, on s’arrangeait pour l’aider. »

L’équipe a également bonifié sa présence sur internet.

« Pour les plus jeunes, les ados, que nous allions rencontrer dans les maisons de jeunes, ou à l’école, c’était plus difficile de les rencontrer. On a donc essayé d’être plus présent en ligne, on a fait des lives sur Facebook en groupe fermé, on a fait plus de publications pour informer le monde sur ce qui se passait. »

Une situation difficile pour les gens en situation de vulnérabilité

Les travailleurs de rue ont dû intervenir plus particulièrement auprès des itinérants. (Photo : Archives)

L’arrêt de plusieurs services lors de la pandémie a eu un certain impact pour la clientèle du service de travail de rue d’Alma. Les accompagnements ont dû être arrêtés en raison de toutes les mesures sanitaires imposées et certains services n’étaient plus accessibles.

« Tout le système de santé s’est mobilisé pour recevoir les gens atteints du COVID, donc plusieurs spécialistes ont arrêté leurs activités. Pendant un temps, ç’a touché les gens que nous rencontrons », explique le directeur général du travail de rue d’Alma, Guillaume Bégin.

Ce dernier ne veut toutefois pas s’avancer sur les impacts que cela a pu avoir.

« Je ne suis pas un spécialiste non plus, donc je ne veux pas vraiment m’avancer sur les problèmes que ça peut créer, mais les gens que nous rencontrons sont en situation de vulnérabilités. Donc forcément, il y a eu des impacts, ces gens ont été affectés et fragilisés par rapport à ça. Une personne qui était en suivi pour une dépendance et que son suivi a été arrêtée ou il a diminué parce que le spécialiste était moins accessible, forcément ç’a joué pour eux. »

Itinérance

La situation a été particulièrement difficile pour les personnes en état d’itinérance.

« Plusieurs ont des modes d’économie alternatives. Il y en a qui vont aller chercher des bouteilles, mais là, dans les épiceries ou dépanneurs, ils ne prenaient plus de bouteilles, donc ils ne pouvaient plus en vendre et ramasser quelques dollars. D’autres se trouvaient à aller se réchauffer ou dormir dans des halls d’entrée. Là, plusieurs endroits étaient maintenant fermés, ou il y avait de la sécurité. Ç’a créé toutes sortes de petits dommages comme ça. »

Ainsi, l’équipe de travail de rue s’est assuré, lors de leurs tournées de repérage, d’aller vers eux pour s’assurer qu’ils allaient bien.

« Ils ne sont pas non plus les plus informés de tout ce qui se passe. Ça faisait donc partie de notre volonté d’être sur le terrain pour les informer. Ça ne frappe pas tout le monde de la même façon non plus. Quand tu as de la misère à te nourrir et on te parle d’une grippe, tu peux t’en foutre parce que ça peut sembler abstrait. Ça peut aussi effrayer grandement puisque ta santé n’est déjà pas très forte. On a eu toutes sortes de réactions. »

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