Il y a certainement de la fatigue accumulée, à l’aube de ces vacances. Des attentes aussi, performer son été. On dirait que la liste de vacances est aussi longue que celle qui m’attends à chaque matin quand je commence ma journée de travail. Les attentes des enfants aussi, qui me regardent patiemment travailler en comptant les dodos avant les jours où je ne m’assoirai pas en réclamant le silence. Pis là, on fait quoi maman ? Peut-on aller en Gaspésie ? Eum. Et si on allait à la plage à Métabet? Et si on allait prendre une marche dans le bois? Et si on faisait du camping dans la cour à la place..?
Ça coûte cher les vacances, le coût de la vie pèse fort, le poids de la charge mentale aussi, ça coûte cher en argent et en énergie. On est plusieurs à devoir être créatifs, se dire que finalement, on va trouver des idées « plates». Cette année, je les vois, les familles qui doivent niveler par le bas, qui doivent faire des choix. C’est correct, pour ton pou de 3 ans comme pour ton ado, la magie n’a pas de prix puis elle arrive quand tu t’y attends pas, eux, c’est elle qu’ils attendent.
Ce dont ils se souviendront, c’est ta disponibilité émotionnelle, c’est pas la liste de gentil organisateur que tu as préparée. La vraie question, qu’est-ce qui la crée la magie tant attendue, pour eux comme pour toi? Te connais-tu, sans la frénésie ? Qu’est-ce qui te nourrit et te recharge, qu’est-ce qui te ferait plaisir? Si je donne du temps libre à mes ados, ils se ruent sur leurs écrans. Si je me donne du temps libre, c’pas long que la bouteille de vin se débouche puis que l’horizontalité se déploie. C’t’un peu toxique pareil, au final, à chacun nos béquilles. Ça m’empêche de lire. Ma fille ne lit plus non plus. C’est trop long. L’attention n’y est plus. Lire, ou faire un bracelet complet, ou une œuvre artistique, ou une tâche. C’est long. Pas sûre que j’aurai assez de mes deux semaines pour régler ça.
Fait que face à deux belles semaines, idéalement sous le soleil, face à tout ce temps libre, maman, on fait quoi? On pourrait revisiter l’ennui aussi, voir ce que notre créativité génère quand on laisse l’inconfort filer plus longtemps que 4 secondes. À l’aube des vacances, jvais nous souhaiter une seule chose, finalement. Crisse toi la paix, pis suis ton rythme. Fais-la, la sieste à 10 h, dîne des sandwichs aux tomates pis soupe ça aussi, tant qu’à, garde le silence 24 h si c’est ce que tu veux, ou hurle des niaiseries pendant 8 heures de file. Recharge comme ça vient, les enfants vont suivre si t’es bien.
Bonne vacances, tu peux cesser de performer, personne te demande rien.