Vendredi, 26 avril 2024

Économie

Temps de lecture : 4 min 31 s

Marc Asselin préoccupé, mais garde espoir

Le 04 octobre 2019 — Modifié à 14 h 44 min le 04 octobre 2019
Par William Fradette

Le maire d’Alma Marc Asselin est très préoccupé par l’avenir de l’industrie forestière et n’exclut pas de mettre plus de pression sur les gouvernements dans le dossier du caribou forestier. Il craint pour l’avenir de la papetière d’Alma.

Lui qui a travaillé dans le domaine des papetières, souhaite conscientiser les décideurs à Québec et Ottawa. La région a selon lui une place importante dans l’industrie, mais craint les répercussions que pourrait engendrer la protection du caribou forestier sur les emplois.

« Ce que je redoute, c’est que les fonctionnaires aillent à l’encontre des élus », a lâché Marc Asselin. Il ne se cache pas pour dénoncer l’entêtement de certains groupes et décideurs face à ce délicat dossier. S’il fallait que les autorités gouvernementales protègent coûte que coûte l’animal sans considérer l’économie jeannoise, les retombées pourraient être catastrophiques selon lui.

Il craint que l’industrie forestière soit tout bonnement incapable de s’approvisionner si les parterres de coupe étaient repoussés plus au nord.

« C’est beau de les déplacer, mais plus c’est loin, plus ça prend de kilométrages pour aller couper, ce sera plus cher et il y a même un enjeu d’émissions de gaz à effet de serre .»

« On ne veut pas être pris pour aller chercher notre bois sur la Côte-Nord pour faire virer les usines de chez nous ; ça pourrait convaincre les entreprises d’aller ailleurs. ».

Défense de la région

Marc Asselin n’exclut pas de devoir monter aux barricades aux côtés de l’Alliance forêt boréale. Illustrant que la foresterie emploie plus de Québécois que Bombardier, le maire voudrait que les grandes villes comprennent que l’industrie mérite d’être préservée et soutenue.

Il suppose, à la blague, qu’entre les murs de béton des métropoles, certains oublient la place de la forêt au Québec. Il reste cependant très sérieux quant aux dommages importants que la protection inconsidérée du cervidé amènerait.

C’est le gouvernement fédéral qui aura le dernier mot dans le dossier du caribou forestier. Les études canadiennes et québécoises divergent quant à la nécessité de protéger l’espèce.

Résolu

Dans ce contexte d’incertitude, il fait confiance à Produits Forestiers Résolu (PFR) de maintenir ses activités.

« L’usine Alma est performante, c’est l’une des seules avec trois machines, mais PFR a de la latitude à l’étranger. C’est important qu’on maintienne les facilités qu’ils ont dans la région pour opérer, car dans l’ensemble, c’est une entreprise qui doit composer avec des difficultés d’approvisionnement. »

Il garde bon espoir puisque PFR a grandi au Québec et a son siège social à Montréal. Il rappelle cependant « qu’on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve ; on veut qu’elle reste ».

Marc Asselin souhaite une meilleure concertation entre le Lac-Saint-Jean et Saguenay.

Le manque de concertation freine le développement

Louis Potvin

Le maire d’Alma, Marc Asselin, exige une meilleure concertation entre le Saguenay et le Lac-Saint-Jean pour assurer le développement économique de la région.

« Il faut un débat politique plus vigoureux entre nous! Saguenay ne doit pas oublier que les grands projets comme GNL et Arianne Phosphate sont des projets régionaux et non seulement de Saguenay. Nous devons travailler ensemble pour l’avenir de notre région. »

Marc Asselin estime que la région ne s’est toujours pas remise de l’abolition de la Conférence régionale des élus (CRÉ) qui permettait aux élus et à la société civile de discuter des enjeux régionaux

Il a comme l’impression que les deux régions s’isolent.

« C’est très mauvais pour notre avenir, notre économie.  La concertation, c’est ça qui va nous sauver  ».

À quand l’autoroute?

Pour parvenir concrètement à une meilleure cohésion économique, un lien routier efficace doit se concrétiser une fois pour toutes; soit l’autoroute Alma-La Baie. La CAQ a remis dans la planification du ministère des Transports la construction du dernier tronçon, mais les travaux ne sont toujours pas débutés.

« C’est le développement économique d’Alma et de l’ensemble du Lac-Saint-Jean qui en dépend. On a une route bucolique, mais pas une route commerciale. De Saguenay, on peut se rendre en Floride sur deux voies divisées, il est tant qu’on le fasse d’Alma. C’est à ce moment qu’on va devenir plus attractif pour les entreprises. »

Il estime que des industries sont prêtes à s’installer à Alma, en raison de sa position géographique avantageuse, mais l’absence de l’autoroute retarde leur décision.

Force du nombre

Marc Asselin donne l’exemple du gaz naturel qui doit se rendre à Dolbeau-Mistassini pour illustrer les biens faits de la concertation.

« Si toute la région se rangeait et faisait pression pour que ça se réalise, ça serait peut-être déjà réglé. Il est impensable qu’une ville comme Dolbeau-Mistassini n’ait pas le gaz naturel, c’est un dossier que l’on devrait défendre régionalement. Il ne faut pas juste penser à nous ».

Le maire rappelle qu’Alma accueille de nombreux travailleurs vivant à Saguenay et autour du Lac-Saint-Jean. Il est aussi tanné de voir dans les médias nationaux n’utilisent que le nom de Saguenay pour désigner la région. « On est en train de perdre le Lac-Saint-Jean… »

General Dynamics

Ce drone de 300 kilos destiné aux missions de surveillance et de sécurité civile est conçu par la compagnie québécoise Laflamme et l’américaine

Aluminium et drones : la convergence rêvée par Marc Asselin

William Fradette

Marc Asselin estime que la région peut tirer profit encore davantage de l’industrie de l’aluminium. Il croit qu’elle pourra un jour s’arrimer à l’industrie des drones.

L’importance du Saguenay–Lac-Saint-Jean dans l’industrie de l’aluminium n’est plus à démontrer. Cela dit, le maire d’Alma, Marc Asselin, est habitué de rêver à plus pour sa communauté.

En effet, l’élu municipal croit qu’à terme il sera possible d’arrimer la production d’aluminium et le domaine des drones. Alma et les villes aux alentours pourraient un jour fabriquer non seulement le métal requis pour les pièces d’aéronefs, mais également construire et tester celles-ci directement en sol jeannois.

Un rêve pas si fou

La présence d’un centre d’excellence sur les drones (CED) et d’une usine d’extrusion d’aluminium fait partie de la première étape pour Marc Asselin. Il croit que l’extrusion peut ouvrir la porte à l’usinage de pièces de plus en plus complexes, jusqu’à celles d’avions.

L’engouement international suscité par le CED pave la voie à d’innombrables opportunités. Il serait tout à fait logique que les entreprises qui testent leurs prototypes d’appareils ici puissent également les construire ou les modifier ici.

Attention internationale sur Alma

La semaine dernière, près de 150 acteurs de l’industrie aéronautique se sont réunis au CED pour la deuxième édition du TECH DEMO. Cette conférence de calibre internationale visait à favoriser le partage des avancées technologiques dans le domaine des drones. Elle a été aussi le théâtre de démonstrations de nombreuses exclusivités mondiales.

Un tel évènement signifie que la région est bel et bien un pôle important pour cette industrie. Cela permet de rêver à beaucoup plus que de tester des drones ou produire de l’aluminium.

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