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Sports

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Renald Drolet concrétise son rêve de réaliser l’ultramarathon

Le 27 juillet 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 27 juillet 2010
Par normand simard

Les limites de l’organisme, à l’effort, sont assez méconnues. On ne sait pas trop où est située la ligne de démarcation, celle qui va stopper toute possibilité de débordement, ou d’aller plus loin. Et, quand c’est le néant, peut-être qu’il y a encore matière à trouver un peu d’énergie. Enfin!

Médecin almatois depuis la fin des années 60, Renald Drolet pratique la course à pied depuis une trentaine d’années et totalise plus de 60 marathons à son actif. L’entraînement, les cent kilomètres et plus par semaine et les participations aux programmes de courses, c’est son loisir, son hobby.

Quand on lui demande, pourquoi vivre aussi intensément dans ce monde du jogging, de la course et de l’entraînement, la réponse est longue, très longue et, profonde. « C’est bien difficile à cerner. Des fois, j’aime mieux ne pas réfléchir sur le pourquoi. Plutôt, j’y vois un élément important dans un mode de vie : la meilleure santé, la bonne forme physique, le bien-être mental que tout cela donne. Puis, j’ajouterais, qu’à quelque part, je vais chercher, dans ce ¨petit monde¨ de la course à pied et de l’entraînement, de la réflexion, une sorte d’introspection et peut-être la satisfaction d’un certain accomplissement de la personne », lance-t-il, sur un ton philosophique.

Je connais bien Renald Drolet, un médecin très humain, direct, qui ne passe pas par quatre chemins pour dire et préciser les choses comme elles sont. Certes que tout son cheminement sportif l’aide à soulager les misères physiques et mêmes morales, des gens qui vont à son bureau.

Le week-end dernier, les 28 et 29 juillet, au magnifique Parc Woodyatt de Drummondville, il vécu, probablement, la plus riche expérience de ce long parcours de plusieurs décennies, en course à pied, soit de participer au Championnat mondial « 24 heures ultramarathon ».

Le premier et le dernier

De retour à Alma, en début de semaine, son premier commentaire fut: « Ça été le premier et c’aura été le dernier ». Et il poursuit : « J’ai grandement apprécié l’expérience. J’ai envisagé l’ultramarathon comme l’apogée. Je pense que je m’y préparais depuis très longtemps. Je n’ai pas voulu rater l’occasion quand j’ai appris, au début de juillet, que le championnat mondial, sur 24 heures, se tiendrait au Québec, à Drummondville ». Le médecin almatois a négocié 80 fois la boucle de deux kilomètres, pour un total de 159,4 kilomètres, récoltant le 13e rang dans la catégorie « open » où il y avait 48 participants. Dans la catégorie la plus relevée, chez les élites, où étaient regroupés 145 athlètes de divers pays de l’Europe, des États-Unis et de l’Asie, le vainqueur, le Japonais Ryoichi Sekia, a parcouru la distance de 263,6 kilomètres, pendant les 24 heures de la compétition. En classe « open », le meilleur a été Ryoichi Sato, également du Japon, avec un kilométrage totalisant 232,8 km. Selon Renald Drolet, le plus difficile dans un ultramarathon, c’est de bien doser les énergies et d’y aller de la meilleure stratégie : « Je ne dirai pas que ce fut facile, mais j’ai bien géré la situation, écoutant mon organisme à l’égard de la déshydratation, de l’environnement hostile, de la température, de la fatigue musculaire et de tout ce qui est relié au mental. Par exemple, j’ai décidé de continuer à courir pendant la nuit plutôt que de marcher. Cela a rapporté et j’ai pu ajouter des kilomètres ». La température fut ardue pour tout le monde. Le jour, ce fut un thermomètre à plus de 32 degrés Celsius avec 100 % d’humidité et la nuit, encore très humide, avec un 25 degrés. Le début de l’épreuve a été difficile avec un orage électrique qui s’est abattu sur les coureurs pendant près de trois heures. Concernant le parcours, il était assez sélectif : des descentes abruptes, des montées et des faux plats : « C’était voulu comme ça parce que pour participer à cet ultra-marathon, il fallait, par exemple, pour les élites, présenter un curriculum vitae et des performances antérieures respectant les standards et critères établis », d’expliquer Renald Drolet. Le jeune sexagénaire va continuer l’entraînement et à participer à certaines courses régionales et, peut-être, encore, va-t-il compléter quelques autres marathons : tout cela, pour le plaisir et l’amour d’un sport. « Et quand je n’aurai plus de plaisir, il sera temps d’arrêter », de dire Renald Drolet. Mais on pense qu’il s’adonnera à son sport, sa passion, encore quelque temps… 674a 674b 674c

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