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Niveau du lac: Rio Tinto fait le point

Yohann Harvey Simard
Le 20 mai 2022 — Modifié à 11 h 49 min le 20 mai 2022
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Alma - Rio Tinto a fait le point sur le niveau du lac Saint-Jean et la crue printanière ce matin en conférence de presse alors que plusieurs municipalités sont sur le pied d'alerte encore aujourd'hui.

D'entrée de jeu, le directeur général d'Énergie Électrique pour Rio Tinto Aluminium, Stéphane Larouche, a insisté sur le caractère "exceptionnel et historique" de la situation actuelle.

"On l'a vu, à l'intérieur de trois jours, les rivières Ashuapmushuan et Mistassini ont reçu plus de 60 mm de pluie. Cet évènement-là, quand on le regarde, c'est un évènement qui a une récurrence de peut-être une fois dans mille ans ou dix mille ans."

Au moment d'écrire ces lignes, le Piékouagami se situe à un niveau de 17,9 pieds. Sa montée devrait se poursuivre au cours du long week-end pour atteindre de 18,3 pi à 18,5 pi dimanche, soit le niveau d'équilibre à partir duquel la descente des eaux devrait s'amorcer.  "À partir de là, environ 6000 m³ d'eau vont entrer dans le lac Saint-Jean, et 6000 m³ vont en être évacués."

Stéphane Larouche soutient qu'il s'agit d'une situation attribuable à un concours de circonstances météorologiques défavorables.

"C'est vraiment le mauvais timing entre les fortes chaleurs de la semaine passée, l'évènement de pluie et le fait que tout ça est arrivé en même temps que la pointe de crue. Juste si l'évènement de pluie était arrivé la semaine prochaine, il n'y aurait eu aucun scénario au-dessus de 16,5 pi, explique-t-il. Pour donner un ordre de grandeur de la crue, actuellement, les apports globaux sur le lac Saint-Jean ont été de 11 200 m³ par seconde. La dernière fois qu'on avait atteint une pointe de crue de 11 000 m³ et plus, c'est en 1928."

Aux épisodes de fortes pluies et aux températures élevées s'est également ajoutée la présence d'un couvert de neige de 118% par rapport à la normale.

Stéphane Larouche explique que le niveau exceptionnellement haut du réservoir Piékougami découle essentiellement des récentes conditions météorologiques.

Rio Tinto se défend

Ainsi, la gestion du lac opérée par Rio Tinto ne serait pas à blâmer selon Stéphane Larouche. En l'occurrence, il affirme que le maintien du lac à un niveau anormalement élevé en mars et en avril "n'a eu aucune incidence" puisqu'au 15 avril, son niveau avait été rabaissé à celui de la moyenne des dix dernières années.

"C'est un évènement qui était en arrière de nous. Donc peu importe la situation qu'on a vécue pendant ces mois-là, on parle vraiment du présent et des précipitations qui s'en viennent."

"La semaine passée, avec mes hydrologues, on a commencé à voir des systèmes de précipitations qui s'en venaient au cours des prochains jours. Malgré qu'il y avait encore beaucoup d'incertitudes, on a quand même pris la décision d'ouvrir nos évacuateurs à pleine capacité."

État de la situation autour du lac

Toujours est-il que plusieurs débordements de cours d'eau ont été constatés au cours des derniers jours dans le haut du lac. C'est notamment le cas à Albanel, à Girardville, à Dolbeau-Mistassini et à Saint-Thomas-Didyme, où des avis d'évacuation ont été émis pour certains secteurs. Certaines rues ont également dû être fermées, tandis que plusieurs riverains s'affairent à empiler des sacs de sable en guise de barrières.

À Roberval, on surveille notamment le secteur de l’hôpital, lequel se trouve en zone inondable.

L'idée que le lac puisse atteindre 18,5 pi suscite également des inquiétudes à Saint-Gédéon et à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, où un niveau inférieur avait déjà été suffisant pour causer des inondations en 2017.

Enfin, la rivière Petite-Décharge continue de se déchaîner de façon inhabituelle du côté d'Alma.

Chose plutôt rare, les eaux de la rivière Petite-Décharge atteignent maintenant le quai Saint-Pierre du Port de Plaisance d'Alma.

Pour sa part, la directrice de la sécurité civile pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Sandra Belzile, indique que les équipes de l'Organisation régionale de sécurité civile ont été déployées afin de soutenir les municipalités.

"On s'assure que tout se passe bien sur leur territoire", affirme-t-elle, rappelant toutefois que la sécurité des citoyens relève ultimement des municipalités.

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