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Plantation d’arbres à Alma: Un règlement qui « ne tient pas la route » selon Brian Scullion

Yohann Harvey Simard
Le 29 octobre 2022 — Modifié à 10 h 54 min le 29 octobre 2022
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Un règlement municipal obligeant les citoyens à replanter au moins un feuillu – quand il n’y en a pas déjà un – lorsqu’ils arrachent des arbres en façade de leur résidence ne fait pas l’unanimité à Alma.

Il y a quelques mois, Guylaine Côté, une résidente du quartier Naudville, s’est vue contrainte de retirer les trois cèdres qui se trouvaient devant sa résidence. Elle avait alors dû faire excaver sa demeure pour y régler un problème d’infiltration d’eau.

La Ville d’Alma lui a éventuellement fait savoir qu’elle devait obligatoirement replanter des arbres, dont au moins un feuillu.

Mais alors que Guylaine Côté prévoyait déjà faire la plantation d’un petit mélèze, une espèce de conifère, elle ne s’explique pas pourquoi elle doit abandonner cette idée au profit d’un arbre à feuilles. Et encore moins pourquoi l’arbre en question devra atteindre une hauteur minimale de 12 à 15 pieds.

« C’est ça qu’ils exigent, dit-elle. Alors je vais devoir avoir un arbre de 12 à 15 pieds qui va se pogner dans les fils électriques et pour lequel je vais devoir payer pour faire tailler. Moi, je suis une femme seule d’un certain âge, je ne suis pas en mesure d’entretenir un arbre comme ça », fait valoir Guylaine Côté.

En somme, cette dernière estime qu’il s’agit d’un règlement inadapté à la réalité de plusieurs personnes, notamment à celle des personnes aînées.

Justifications

De son côté, la Ville d’Alma affirme que le règlement s’appuie sur deux critères, le premier étant d’ordre environnemental, indique Philippe Jean-Tremblay, coordonnateur au département de l’urbanisme.

Contrairement aux conifères, explique-t-il, qui sont de forme triangulaire, les arbres feuillus « vont chercher un effet parapluie. »

L’été, les feuilles feront ombrage à la maison de sorte à diminuer la quantité d’énergie nécessaire pour en assurer la climatisation. Ensuite, l’hiver, la chute des feuilles permettra aux rayons du soleil de pénétrer dans la maison, réduisant ainsi la consommation d’électricité liée au chauffage.

Davantage esthétique, poursuit Philippe Jean-Tremblay, le second critère se rapporte à « l’ornementation » des résidences. C’est que les feuillus, estime-t-on, contribuent à « donner un effet englobant », rehaussant ainsi le coup d’œil.

Rappelons que le règlement n’empêche pas la plantation de conifères, mais stipule qu’au moins un feuillu doit se trouver en façade des résidences.

Brian Scullion en désaccord

Faisant référence à la liste de végétaux permis par Alma, le propriétaire du Jardin Scullion affirme être « convaincu que la Ville ne devrait pas faire ça. La liste, on la connaît par cœur parce qu’on a souvent des gens mécontents qui nous arrivent avec ça. »

Le professionnel en horticulture soutient que l’argument de la municipalité voulant que les feuillus combattent plus efficacement la formation d’îlots de chaleur « ne tient pas la route puisque dans leurs recommandations, ils proposent plusieurs variétés d’arbres qui ne dépassent pas 10 ou 15 pieds. Ça, c’est loin d’être suffisant pour faire de l’ombre sur une maison. En plus, planter des conifères, ça contribue à la biodiversité. »

Brian Scullion remet également en question l’idée selon laquelle les feuillus sont préférables sur le plan esthétique.

« Ça non plus, dit-il, ça ne tient pas la route. Comment tu fais pour savoir qu’un arbre n’est pas beau? C’est quoi ton critère? Avec mes 350 variétés de conifères, je vous garantis que je pourrais leur en montrer des beaux. C’est un vieux règlement qui mérite une petite mise à jour », conclut-il.

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