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Retards dans les demandes d’assurance-emploi: Les travailleurs dans « une détresse épouvantable »

Yohann Harvey Simard
Le 01 mars 2023 — Modifié à 15 h 12 min le 01 mars 2023
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Retards dans les demandes d’assurance-emploi: Les travailleurs dans « une détresse épouvantable »

Le Bloc Québécois exhorte le gouvernement fédéral de procéder à la réforme de l’assurance-emploi alors que les retards dans les demandes de prestation ne cessent de s’amplifier.

Au Lac-Saint-Jean, ce sont 400 dossiers de retard qui ont été défendus par le Centre Action Chômage entre septembre 2022 et janvier 2023, indique la directrice de l’organisme, France Simard.

Elle précise que « dans 15% des dossiers, nous avons observé des retards de 5 à 7 mois, tandis que 8% avaient des retards de 8 à 11 mois. De plus, le nombre d’interventions pour régler un dossier peut aller de 4 à 8 interventions. C’est inadmissible. »

« Actuellement, 1 dossier sur 4 n’est pas traité dans les normes de 28 jours. C’est inacceptable », renchérit Alexis Brunelle-Duceppe, député bloquiste dans Lac-Saint-Jean.

Travailleurs à bout de souffle

De nombreux travailleurs traversent des moments éprouvants en attendant leur première prestation d’assurance-chômage.

« Ils sont dans une détresse épouvantable. Hier, il y en a un qui m’a qu’il était sur le bord de faire faillite parce qu’il n’arrivait pas. Un autre m’a dit qu’il a vendu sa maison pour payer ce qu’il avait à payer pour survivre avant que son chômage rentre. Il y en a même qui parle de suicide », relate France Simard.

« Qu’est-ce que le gouvernement attend pour bouger? », se demande-t-elle, ajoutant que de plus en plus de travailleurs se retrouvent obligés de faire appel aux banques alimentaires pour subvenir à leurs besoins.

L’industrie saisonnière menacée

Les défaillances de l’assurance-emploi se répercutent notamment sur l’industrie saisonnière. C’est qu’en moyenne, les travailleurs saisonniers effectuent 585 heures par année. Or, ils doivent minimalement travailler 700 heures afin d’être éligibles à l’assurance-emploi.

On craint ainsi que les travailleurs désertent l’industrie saisonnière à défaut de pouvoir obtenir des prestations de chômage durant les saisons mortes.

« Veut-on vraiment voir ces gens-là se diriger vers des emplois de 50 semaines par année et délaisser tout un pan de l’économie régional? », soulève Alexis Brunelle-Duceppe.

Solutions

Selon le député de Lac-Saint-Jean et France Simard, il est urgent qu’Ottawa procède à une réforme en profondeur du système de l’assurance-emploi.

On demande que le nombre d’heures minimal pour y être admissible soit abaissé à 350 et que la période de couverture passe de 14 à 35 semaines. On souhaite également que le taux d’indemnisation soit accru.

De plus, France Simard estime que le gouvernement devrait permettre aux travailleurs saisonniers d’occuper un tiers emploi entre les saisons, et ce, sans être pénalisés.

« Présentement, s’ils vont travailler ailleurs et qu’ils partent sur une base volontaire pour retourner à leur emploi saisonnier, leur banque d’heures tombe à zéro. »

 

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