L’Observatoire régional de recherche sur la forêt boréale débutait ses travaux la semaine dernière. Une première séance de consultation s’est déroulée le mardi à Alma auprès des différents acteurs du milieu forestier afin d’identifier les enjeux qui les préoccupent. Une deuxième séance était prévue à Jonquière le jeudi.
Au total, ce sont quelque 80 organisations dont les activités dépendent de la forêt boréale qui ont été consultées. Faisaient notamment partie du lot des représentants d’entreprises forestières et de villégiature, de groupes écologistes, de Zecs, de la Sépaq, de pourvoiries ainsi que des élus des différents paliers gouvernementaux. Les communautés autochtones participeront également aux discussions.
En mai dernier, Québec a octroyé une subvention de 900 000$ au Centre de recherche sur la Boréalie (CREB) de l’Université du Québec à Chicoutimi afin que celui-ci puisse mettre l’Observatoire sur pied. La consultation du milieu constituait la première étape de la démarche entreprise par l’Observatoire.
« Grâce à la concertation avec les acteurs, on va identifier des enjeux associés à l’aménagement des forêts en milieu boréal. On va également les prioriser [les enjeux] pour que le CREB puisse s’y attaquer par de la recherche-action. Il s’agira d’essayer de trouver des connaissances scientifiques qui permettraient de régler ces enjeux-là dans la mesure du possible », explique Yan Boucher, professeur en aménagement forestier et écologie forestière à l’UQAC, directeur du CREB et codirecteur de l’Observatoire.
Alors que les effets des changements climatiques commencent à se répercuter sur les écosystèmes du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le principal objectif de l’Observatoire sera d’élaborer une stratégie d’aménagement durable de la forêt boréale en fonction des préoccupations identifiées.
La stratégie sera présentée en mars au gouvernement du Québec, à qui reviendra ultimement le choix de la mettre en application ou non.
Vue d’ensemble
Le schéma d’aménagement qui sera proposé sera applicable à l’ensemble du territoire forestier du Saguenay-Lac-Saint-Jean et prendra en considération tous les différents usages qui en sont faits, comme la récolte forestière, la villégiature ou la chasse.
« Par exemple, sur les 100% du territoire, on va mettre des zones de conservation et des zones d’aménagement extensif. Il y aura aussi des zones de sylviculture plus intensive, c’est-à-dire des zones où on va faire plusieurs traitements sylvicoles pour améliorer la productivité de la forêt, comme des plantations, du déblaiement, du nettoiement, etc. »
Des enjeux nombreux
Avant même le début des consultations, Yan Boucher dénombrait déjà plusieurs enjeux, en passant notamment par la protection du caribou forestier, les feux de forêt plus fréquents, les insectes nuisibles et le maintien des emplois de l’industrie forestière.
Le grand défi de l’Observatoire sera de concilier les intérêts de toute la communauté forestière tout en assurant la préservation d’une forêt en santé.
« On peut bien parler de développement durable, d’économie, du social, de l’environnement, mais si on n’a pas une forêt résiliente et en santé, on ne peut pas produire de valeur. C’est la base. »