Mercredi, 30 octobre 2024

Chroniques

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Réduire le coût du spaghetti !

Le 20 mars 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 20 mars 2015
Par Karine Desrosiers

EAU. Le mot spaghetti nous fait penser immédiatement à ces pâtes alimentaires longue et fine, bien arrosées de sauce. Cependant, dans le langage municipal, le spaghetti demeure cette série de tuyaux et canalisations qui se profilent sous terre et qui ont un double but: acheminer dans la résidence de l'eau potable et en évacuer les eaux usées.

 

Si dans chaque municipalité, on pouvait voir à travers le sol, on découvrirait ainsi un impressionnant réseau où s'entremêlent des tuyaux de différentes dimensions et qui ont chacun leur utilité.

Ce sont des centaines de millions de dollars qui dorment ainsi sous terre, mais qui ont une importance capitale pour notre qualité de vie.

Chaque année, les villes engloutissent des sommes astronomiques pour l'entretien, l'opération et le maintien de ces installations. Par exemple, à Alma, on parle de quelque 215 kilomètres de canalisation. Entre l'usine de filtration et le point le plus éloigné, soit l'extrémité Ouest du rang St-François, il y a 25 kilomètres de distance.

Entre le prélèvement de l'eau potable, sa filtration, son transport vers chacune des résidences, commerces, fermes et entreprises, sa récupération après utilisation et son assainissement avant de retourner cette eau à la nature, chaque étape a un coût assumé directement par le contribuable.

Si, à une étape ou l'autre de ce processus, on peut économiser la consommation d'eau potable, c'est autant de dépenses que l'on évite à sa municipalité et c'est autant d'argent que le contribuable peut mettre dans ses poches.

Économies

C'est dans cet esprit que Ville d'Alma met de l'avant un ambitieux projet visant à remplacer plus de 17 100 toilettes avec comme objectif de réduire de quelque 11 % la consommation d'eau potable dans la municipalité.

Le parc immobilier de la ville a été érigé sur une période de quelque 150 ans. On y retrouve donc toutes sortes de toilettes, ce dispositif dont le rôle est d'évacuer les matières organiques vers le réseau d'égouts.

Le fonctionnement de l'appareil est très simple: la libération brutale d'une quantité d'eau préalablement stockée dans un réservoir crée un courant suffisant pour entraîner avec lui les matières et le papier hygiénique.

Les historiens ont relevé des traces de toilettes à chasse d’eau chez les Minoens, il y a quatre mille ans, chez les Égyptiens, il y a trois mille ans et chez les Romains, il y a deux mille ans.

Il aura cependant fallu attendre en 1775 pour que l'on dépose le premier brevet pour une toilette.

Au fil des années, on n'a jamais cessé de perfectionner les appareils pour en arriver aujourd'hui, à des toilettes qui utilisent moins de six litres d'eau pour effectuer le travail d'évacuation.

Incitatif

Cette norme généralisée de six litres d'eau et moins, pour une toilette, est la base sur laquelle Ville d'Alma travaille. Son programme prévoit ainsi le remplacement, sur une base volontaire, de toutes les toilettes qui utilisent une plus grande quantité d'eau pour opérer convenablement.

L'incitatif de remettre 50 $ à chaque citoyen qui participera au programme devrait inciter nombre de contribuables à poser le geste.

Oui, en fin de compte, la Ville espère économiser quelque 11 % des 5 689 000 mètres cubes d'eau potable produits chaque année.

En 2014, la gestion de l'hygiène du milieu, soit le pompage de l'eau dans la Grande-Décharge, à la hauteur de la Dam-en-Terre, sa filtration, sa distribution dans chaque résidence, sa récupération après utilisation et son assainissement a coûté uniquement en terme d'opération quelque 3 750 000 $.

Ce montant n'inclut pas les frais d'amortissement pour les équipements utilisés, un montant tout aussi important.

En fait, chaque 1000 litres d'eau (soit un mètre cube) coûte au bas mot quelque 1,18 $

La planète

Le programme mis de l'avant par Ville d'Alma est un petit geste pour l'environnement, mais un grand geste pour la planète.

L'eau est essentielle à notre survie, mais est-il utile d'en dépenser autant ?

Au moins, juste se poser la question, c'est déjà amorcer une partie de la solution.

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