Mercredi, 30 octobre 2024

Chroniques

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Diviser pour mieux régner

Le 11 juillet 2024 — Modifié à 11 h 00 min le 11 juillet 2024
Par Roger Lemay

Avez-vous entendu la mairesse Julie Dufour déclarer il y a quelques jours que ça allait bien à Saguenay ? Qui donc tentait-elle de convaincre ? La population ? Ses conseillers ? Elle-même ? Oh, ah oui, pardon, c’est vrai qu’en à peine deux ans de mandat, elle a réussi quelques tours de force.

Jamais n’a-t-on en effet été témoin d’autant de démissions, de congédiements douteux (suivis de contestations judiciaires) et de coups bas. Mme Dufour a même réussi à faire l’objet d’une enquête du DGEQ liée à des manoeuvres qu’elle aurait effectuées avant son élection, pour convaincre d’éventuels candidats à la mairie de se désister, leur promettant une certaine forme de récompense, une pratique illégale. Mais sa plus belle réalisation : un conseil où règne la division.

Du vent, rien que du vent

À une époque pas si lointaine, lorsque des élus convoquaient la presse, c’était pour annoncer un projet bien ficelé, entièrement complété, déjà financé, quand ce n’était pas directement pour la première pelletée de terre avec les pelles mécaniques prêtent à se mettre en marche.

À Saguenay, depuis deux ans, on a inventé un autre genre de convocation. On y présente des projets sans garantie, sans montage financier final, souvent sans grande consultation. On fait rêver les gens avec des dessins sur du papier. Vous voulez voir un Centre Georges-Vézina de 100 millions, j’en ai un ici ! Vous voulez que je vous montre le futur centre-ville de Chicoutimi avec 1000 nouveaux logements et de beaux commerces tout neufs ? J’ai un beau plan d’architecte ici. Un architecte de Québec d’ailleurs, parce que ça parait mieux non ?

Or ce ne sont que des ballons. Du vent. Des projets sans substances. Que des mots. Rien de concret. Des voeux pieux qui dépendent de mille et un facteurs. Dans le fond, on prend les citoyens pour des valises.

L’art de s’aliéner ses alliés

Même après deux ans, Julie Dufour n’a de cesse de blâmer les administrations passées. Ou bien les paliers supérieurs. La bonne vieille stratégie de la victime. Pire, elle semble alimenter les frictions avec ceux et celles qui pourtant devraient être ses alliés, à commencer par la députée de Chicoutimi Andrée Laforest. Quoiqu’il arrive, c’est toujours la faute des autres.

Il y a quelques jours elle a effectué une sortie en grande pompe pour déclarer que le centre-ville de Chicoutimi doit être considéré comme LE centre-ville de Saguenay, pourtant rien n’est prévu dans le plan d’immobilisation alors qu’on va mettre des millions au Parc de la rivière aux Sables, mettant ainsi en furie la conseillère de Chicoutimi, Mireille Jean. Diviser pour mieux régner.

Jean Tremblay, le bulldozer

Si bien de gens n’aimaient pas beaucoup le style dictatorial de l’ex-maire Jean Tremblay, celui-ci avait aussi les qualités de ses défauts. C’était un homme de décision qui ne s’en laissait pas imposer. Un bulldozer. Certes, un bulldozer, ça fait du bruit et des dégâts, mais quand le travail est terminé, ça parait. Et pour Tremblay les résultats sont là : le quai de croisière, la remise en service des centrales Pont Arnaud et Chute Garneau, la création de Promotion Saguenay, celle de Diffusion Saguenay, le maintien de l’unité après la fusion.

Parfait Jean Tremblay ? Souvenez vous qu’il s’est constitué une garde rapprochée toute puissante, en marge du conseil, qui a abusé du système. Un contrat démesuré pour son ami personnel Ghislain Harvey, qui est parti, en plus de son salaire de non-élu, avec une somme exorbitante de 425 000 $. Souvenez vous des voyages sur la Côte d’Azur de ses collaborateurs Pierre Guillot et Fabien Hovington, du voyage à Nice du conseiller Bernard Noël, tout cela aux frais des contribuables. Bref le maire Tremblay n’a pas frappé que des circuits…

Bilan : zéro pis une barre

En présentant son plan d’immobilisation la semaine dernière, la mairesse Dufour a encore une fois blâmé les administrations antérieures en déclarant que le maintien des actifs n’était pas à la mode avant à Saguenay, sous-entendant qu’elle est aujourd’hui forcée d’effectuer des travaux de rattrapage dans les égouts et l’eau potable. Pourtant, des villes comparables ont, elles, réussi à entretenir leurs réseaux et développer leurs services. Allez voir les parcs aquatiques et les arénas à Trois-Rivières, Sherbrooke et Gatineau.

De quoi devenir envieux.

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