Chroniques

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[Opinion] Pour un réel engagement envers la région et ses communautés forestières

Serge Tremblay
Le 24 mars 2023 — Modifié à 11 h 24 min le 24 mars 2023
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Dans le dossier du caribou forestier, les gens ont des craintes et c’est bien normal. Des craintes amplifiées par l’absence de réponses à leurs questions.

Le 10 mars dernier, la députée de Roberval, madame Nancy Guillemette, était en entrevue à l’émission radiophonique de Louis Arcand. Après avoir déjà affirmé qu’il fallait trouver l’équilibre, voilà qu’elle avance que l’on ne souhaite pas de pertes d’emplois, à tout le moins « le moins possible », dit-elle.  Combien au juste? Ce n’est pas précisé.

Une question se pose. Pourquoi devons-nous attendre encore plusieurs semaines avant d’être fixés? Les travailleuses et travailleurs forestiers, j’ose imaginer, sont tannés de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. J’ai plutôt l’impression que la cause est entendue. Cette situation devient intenable.

Autre signal inquiétant. On tient à nous rassurer en mentionnant que le ministre de l’Environnement aura une approche régionalisée. Tant mieux! Mais en même temps, madame Guillemette admet que l’on ne peut pas appliquer des normes de protection ailleurs au Québec et ne pas en appliquer dans la région. Ceci vient en quelque sorte confirmer l’impression que nous ne sommes plus à se demander si on perdra des emplois, mais combien on en perdra. Louis Arcand lui-même pose la question en début d’entrevue.

Toujours dans la même entrevue, la députée encourage la population à participer à la manifestation syndicale qui a eu lieu le 16 mars dernier du coté de Saint-Félicien. D’ailleurs, j’ai pris part à cette manifestation et je n’ai aperçu aucun représentant officiel, local ou régional, de la CAQ. Est-ce que les députés de la région inviteront les travailleuses et travailleurs forestiers à manifester à nouveau à Québec le 4 avril prochain?

La protection du caribou forestier est un enjeu qui dépasse les frontières de notre région. C’est un enjeu québécois voire canadien, et nos gouvernements devront soutenir les communautés forestières. Le budget de cette semaine est une occasion manquée à cet égard. Les gouvernements doivent au plus tôt faire part de leur vision. Quels efforts et quelles ressources, collectivement, sommes-nous prêts à déployer afin d’opérer une transition juste, mais aussi afin de développer et d’appliquer une vision positive et durable de notre foresterie, sur laquelle les différents intervenants pourront s’entendre?

Madame Guillemette, en fin d’entrevue, mentionne l’importance d’avoir une vision globale des choses en ce qui concerne la forêt, de ne pas aborder séparément les enjeux que sont la protection du caribou forestier, les garanties d’approvisionnement, le régime forestier, les travaux sylvicoles, etc., mais plutôt d’adopter une vision d’ensemble. Je suis tout à fait d’accord avec elle. Je tiens à mentionner d’ailleurs que lors de la dernière élection, le PQ était le seul parti à proposer la mise sur pied d’un 2e rendez-vous national de la forêt, où toutes ces questions pourraient être abordées.

Patrice Bouchard, Dolbeau-Mistassini

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