Économie

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Recruter en contexte de rareté de la main-d'œuvre

Le 04 octobre 2022 — Modifié à 13 h 30 min le 04 octobre 2022
Par Mélyna Girard

Les employeurs doivent se remettre en question

L’ère où les employeurs avaient le gros bout du bâton en matière de recrutement est révolue. Les entreprises qui souhaitent avoir du succès dans le marché du travail d’aujourd’hui doivent opérer un virage à 180 degrés et se remettre en question, sans quoi elles se heurteront de plein fouet à la rareté de la main-d’œuvre.

C’est là l’essence du message que livre Marjolaine Doucet, consultante en ressources humaines avec Clinique M, dont l’objectif est d’aider les entreprises à naviguer les eaux troubles du marché de l’emploi actuel.

« Je ne veux pas mettre toutes les entreprises dans le même bateau, mais il y a eu des abus dans le passé et le marché de l’emploi est en train de se rééquilibrer différemment. Le bonheur, se sentir épanoui au travail, ce sont des éléments qui sont devenus incontournables et dont on ne parlait pas vraiment autrefois », mentionne Marjolaine Doucet.

Et cette réalité se manifeste au premier chef dans les relations que les employeurs ont avec la nouvelle génération qui entre sur le marché du travail. Une cassure ou une forme d’incompréhension persiste alors que les visions du travail diffèrent.

« Le management intergénérationnel, c’est le prochain grand défi des gestionnaires. Il faut s’adapter pour s’allier les nouvelles générations, créer une ouverture vers ces jeunes. Il y a une perception de certains employeurs que les générations y et z sont paresseuses, qu’elles ne veulent pas travailler. C’est complètement faux! »

Seulement, la place qu’occupe le travail dans leur vie diffère. Surtout, les nouvelles générations recherchent à s’accomplir de manière différente. Et le marché du travail, avec la rareté de la main-d’œuvre, leur donne toute la latitude pour changer d’emploi si ce que leur offre un employeur comme cadre de travail ne leur convient pas.

« Les jeunes d’aujourd’hui sortent souvent très diplômés, ils sont instruits, ils sont polyvalents, surtout en matière de technologie. Ils arrivent sur le marché du travail et ont le choix, ils peuvent s’en aller ailleurs sans difficulté. Si, comme employeur, tu n’es pas capable de te remettre en question, tu n’y arriveras pas. »

Se connaître

Comment développer un milieu de travail et une culture d’entreprise qui conviendra à la réalité des nouvelles générations? D’abord, il faut bien se connaître soi-même comme employeur, affirme Marjolaine Doucet.

« Les employeurs, vous connaissez-vous? Quand ça fait plusieurs départs que vous devez gérer, êtes-vous sûr que ce sont vos candidats qui étaient le problème? Il faut savoir se connaître soi-même comme employeur pour être ensuite capable de mieux communiquer. La bonne communication est essentielle pour arriver à mobiliser les gens et on sait à quel point ça peut être difficile. »

Aussi, affirme Marjolaine Doucet, il importe pour un employeur de se distinguer, d’être unique, afin de se montrer attractif.

« Quelles sont les valeurs de ton entreprise? Il faut partir de là pour savoir se distinguer. Et il faut aussi comprendre qu’on ne retient pas ses employés, on les fidélise. »

En ce sens, ajoute-t-elle, il convient de recruter des candidats qui ont le bon profil pour que le fit soit bon au sein de l’entreprise plutôt que de tenter de dénicher la candidature avec exactement la bonne formation.

« Il est mieux d’avoir un employé avec le bon profil et de lui enseigner, de profiter de gens qui sont près de leur départ à la retraite pour agir comme mentor, que de recruter le mauvais profil. Former un employé qui quitte, coûte une fois et demie son salaire. »

Ateliers

Marjolaine Doucet entend d’ailleurs aborder l’ensemble de ces thématiques via trois ateliers qui se tiendra les 4, 5 et 6 octobre au Complexe immobilier St-Jean de Dolbeau-Mistassini.

Des ateliers qui se voudront participatifs avec la présence d’invités qui permettront de mettre concrètement en lumière des enjeux comme la communication, la nécessité de se distinguer ou encore l’adaptation nécessaire aux nouvelles générations.

L’information précise concernant les ateliers est disponible au www.cliniquem.ca

 

Le Cahier EntrePreneurs est une initiative de Trium Médias, en collaboration avec le journal Les Affaires. Dans les éditions trimestrielles (avril, juin, septembre et novembre) se trouveront des articles touchant directement les enjeux et défis du monde des affaires.

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