Je sais bien que nous sommes en 2024 et que c’est correct pour un homme de vivre ses émotions et de pleurer. Je me rappelle que dans un passé pas si lointain, c’était réservé aux femmes de s’exclamer devant le téléviseur et de se révolter devant des écœurants comme JR Ewing et Jean-Paul Belleau. J’ai vu mon père célébrer le but de Dale Hunter en 1982 et vociféré contre Kerry Fraser sur le «bon» but d’Alain Côté, 5 ans plus tard. Depuis toujours, plusieurs hommes vivent leurs émotions dans le sport, surtout le hockey.
Tout récemment, nous avons eu une belle démonstration lors d’un match hors concours entre les Maple Leafs de Toronto et les Canadiens de Montréal alors Cédric Paré du Toronto a offert un coup de genou à Patrik Laine, accidentel ou pas, un beau samedi soir au Centre Bell.
Grâce à la magie des réseaux sociaux, une vague majoritairement masculine s’est mise à inonder le Québec en entier. Bien que certains commentaires soient justifiés, d’autres sont allés beaucoup trop loin. S’en prendre à la mère de Cédric Paré était un geste de lâcheté complètement «dégueulasse». Un réseau sportif a même interprété l’entrevue d’après match de Paré en disant que son sourire laissait croire qu’il s’en foutait. Des sourires de nervosité, ça existe, il me semble. On peut imaginer que l’auteur du texte avait consulté un psychologue… ou pas!
Je dois avouer que certains commentaires étaient tout simplement rigolos, en particulier celui où Paré, un joueur marginal, allait se faire corriger dans la ligue américaine par le petit frère de Xhekaj lorsque le Rocket de Laval affronterait les Marlies de Toronto. Vraiment? Faut-il descendre aussi bas dans l’arbre généalogique du tricolore pour une régler une chicane? Un site web est même allé jusqu’à exposer le comportent de Paré dans un match de deck hockey pour démontrer à quel point il pouvait devenir un être violent et sanguinaire.
Je trouve triste de voir de grands intellectuels se moquer des fans des Canadiens. Il est vrai que le comportement de certains fans de la flanelle est inexcusable. À travers cette frénésie, je constate que la passion du hockey est toujours là, que de plus en plus de femmes vivent également leurs émotions devant le sport! Une victoire, on gagne la coupe et une défaite, tout le monde dehors. Il ne faut pas se sentir coupable d’être passionné.
Depuis quelques années, je suis devenu un amateur du soccer britannique et ils sont encore plus «crinqué» qu’ici. Les têtes de coachs roulent comme sur une piste de F1, les autobus des visiteurs doivent être archi escortés lorsqu’ils rentrent dans le stade, bagarre entre fans et j’en passe. À l’aube de la nouvelle saison, continuons d’être émotifs. Continuons d’être passionnés et surtout, continuons d’être civilisées.