Il fut un temps où suivre la page Facebook de la Maison Blanche, c’était entrer dans les coulisses d’une institution empreinte de gravité et de diplomatie. Il y avait une aura de respect, vu le rôle qu’elle occupait dans le monde. Pour ma part, j’y retrouvais l’idée (naïve, mais nourrie d’espoir) qu’un pays aussi puissant sur l’échiquier porte une responsabilité morale.
De nos jours, cette même page Facebook publie des images créées par l’IA démontrant un Trump vindicatif posant devant z’aigles-zé-drapeau, des citations incendiaires de Vance qu’on transforme en cartoon… Si ces mises en scènes populistes sont condamnables autant sur la forme que le fond, jamais je n’aurais cru qu’on pouvait tomber aussi bas que lorsque j’ai vu la publication d’une vidéo, dimanche dernier, montrant un cortège d’immigrants déportés, accompagnés de la chanson « Na Na Na Na Hey Hey Goodbye ». Tsé, la chanson qu’on réserve aux fins de matchs de hockey pour se moquer de l’équipe perdante?
Humiliation bon marché sur fond de propagande. C’est ça, la Maison Blanche en 2025. Et c’est dégueulasse. Avec un tag disgracieux à U.S Customs and Border Protection.
Ce n’est même plus simplement une question de politique partisane ou de divergence idéologique. On assiste à l’absence de toute forme d’humanité dans le discours officiel. Eille! Ce n’est pas un obscur groupuscule radical qui diffuse ce contenu! C’est la Maison Blanche!
Si on parle, et on va parler encore longtemps, de la crise économique aggravée par les politiques de Trump, comment on va dealer maintenant avec les dommages qui ne sont pas quantifiables? Genre, ça vaut combien, la disparition du respect? Il va se passer quoi quand une puissance comme les États-Unis utilise l’humiliation comme stratégie de communication?
Ce n’est plus de la gouvernance, c’est pire que la pire des téléréalités de bas étage imaginable. On ne parle plus aux citoyens, on cherche des likes à la place. Les faits n’existent plus, on crée du contenu viral à la place. Et fuck l’intelligence collective!
Ce qui glace le sang, au-delà de la vidéo, c’est qu’elle soit perçue comme un message acceptable. J’ai arrêté ma lecture car plusieurs commentaires m’ont donné le goût de hurler.
Triste constat: le pouvoir peut s’exercer sans classe et sans âme. Y’a pas juste l’économie en chute libre. La décence est solidement mise à mal.